mardi 2 juin 2009

Maroc - Communales 2009 : Aller voter, pourquoi faire ?


Comment appréhender, aborder, lire, décrire,…le champ politique marocain à 10 jours des élections communales 2009 (scrutin prévu le 12 juin), premier rendez-vous électoral après les élections législatives 2007 et l’émergence de la première puissance politique du pays, à savoir l’abstention ? Dur, dur, de se frayer un chemin d’observation, de réflexion et d’analyse. Les séquelles de l’ère des années dites de plomb ne sont pas étrangères à la désaffection des marocains pour la chose publique et l’action politique.Du coup, comment inverser la vapeur ? Existe-t-il une volonté…réelle de réconcilier les sujets marocains avec la politique ? L’architecture politique, en l’état, permet-elle de réduire la fracture politique ? Y a-t-il une réflexion de fond menée en la matière ?En dehors des acteurs de la scène politique, des adhérents et des militants des formations dites politiques, la société civile, elle, est totalement désintéressée par la tenue d’élections. Un sacré revers pour celles et ceux qui ont défendu le concept - sur fond de marketing- de transition démocratique. Ces dernières années, il semblerait que l’action majeure de l’Etat s’est résumé à la mise en place de mécanismes (et de casting) pour faire émerger des individus avec la mission de faire du business sur fond de nationalisme.Cela s’est traduit par l’émergence d’une élite économique, bien formée aux métiers de la finance, afin de conduire et mener le Maroc du 3ième millénaire. Force est de reconnaître que l’apport de ces compétences constitue un plus pour le Maroc. Mais pas pour tous les Marocains. Construit-on un projet sociétal uniquement sur ce réservoir de ressources…humaines ? Q’en est-il de la dimension humaine dans le développement «généralisé» du pays ? Peut-on se satisfaire de la production d’une poignée de «golden boys» où d’une grappe de champions nationaux ? Et que dire de cette élite qui a pris le pli. Dotée d’un disque dur formaté à l’étranger (au sein des grandes écoles Française), pour la plupart, elle ne participe aucunement à la construction d’un Maroc solidaire, mais à un Maroc véreux avec des pratiques aussi vicieuses que machiavéliques. Pas de transfert de valeurs morales et citoyennes à l’horizon. Si la priorité a été donnée au verrouillage des gisements de richesses sous la forme d’une démarche purement capitaliste (et féodale) avec son lot de copinages et de collusion d’intérêts, l’action politique, elle, n’a pas suscité d’intérêts. Sauf pour l’administration centrale qui a pour mission principale de veiller à ce que les partis politiques ne fassent pas trop de…politique. Ces mêmes partis s’illustrent par leur incapacité à vivre avec leur temps, à faire vivre une démocratie interne, à créer les conditions favorables au renouvellement, et, surtout, à entreprendre une démarche volontariste (donc courageuse) auprès du pouvoir pour…exister et être respecter. Ainsi, on comprend mieux la raison qui conduit les marocains à déserter les urnes et à se concentrer sur le quotidien. Un quotidien au lendemain de plus en plus difficile…
Rachid HallaouyCopyright Yabiladi.com
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